C’est le nom actuel d’un douar que j’ai connu au temps de l’occupation coloniale. Il s’appelait alors Wagram. La France avait le souci de baptiser les localités de ses victoires militaires. C’est que la domination par l’armée conditionnait notre présence en Algérie. On ne lésinait pas avec le recours à Napoléon 1er. J’ai par exemple été incorporé à Oran dans une caserne située près du quartier d’Eckmühl.
Là j’avais besoin lors d’un nouvel échange que j’avais avec Aïcha de situer un des cantonnements où je me suis trouvé. Il était entre Bou Rached à l’est et Wagram à l’ouest. Je cherchais donc l’appellation depuis l’indépendance de cette localité que j’avais connue sous un vocable cocardier.
J’ai vu passer quelques photos de Wagram. L’une d’elles doit être l’école devant laquelle j’ai eu monté la garde. Pas souvent d’ailleurs, une ou deux fois peut-être ? Je l’ai raconté par ailleurs. Nous étions en France, ce qu’affirmait sans discussion possible un panneau dont je n’ai aucun souvenir.
D’ailleurs l’école avait tout d’un établissement scolaire métropolitain tel qu’ils existaient dans notre monde rural. Il m’est arrivé de nombreuses années plus tard, d’avoir un contact éphémère avec un Européen qui avait vécu à Wagram. Je ne sais pas s’il n’y avait pas été instituteur.
Le village est à une quarantaine de kilomètres au sud de Saïda et notre cantonnement devait être à une douzaine de kilomètres à l’est.
En cherchant mes renseignements j’ai appris que le secteur avait été l’objet de mesures de représailles terribles contre des messalistes qui avaient créé un groupe du MNA (Mouvement National Algérien). Le FLN exécuta une trentaine d’hommes de Wagram et de la localité voisine d’Aïn Manaa. Cela s’est passé les 30 et 31 mai 1957 soit deux jours après la tuerie de Mélouza. Eh oui la guerre d’Algérie a été une guerre civile entre ceux qui s’accommodaient du colonialisme et ceux qui avaient pris les armes pour en finir avec lui !
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